2004

Ariane Michel

Je suis partie avec l’idée de renverser le point de vue des scientifiques sur eux-mêmes : de devenir paysage pour observer ces humains comme s’ils étaient d'une espèce inconnue.


Caméra, micro, écouteurs : se promener comme un prisme sensible

Ariane Michel : artiste en résidence sur Tara

Née en 1973 à Paris, elle vit entre Paris et le Finistère. Qu’ils soient visibles dans un musée, au cinéma, dans une clairière ou chez soi, les travaux d’Ariane Michel s’inscrivent toujours dans une même recherche : offrir à celui qui les approche une expérience perceptive qui « dé-territorialise » (Vinciane Despret). En quasi-chamane, elle réalise en effet des films, des installations et des performances qui déplacent nos centres du monde et nous entraînent dans des nouveaux rapports avec les non-humains, ce qui nous aide ainsi à recomposer des cartographies pour notre imaginaire. On a pu rencontrer ses œuvres dans des lieux de culture, mais aussi des forêts, des couloirs de métro, des vitrines de magasins, des lieux de culte ou sur des rivages. Une liste non-exhaustive comprend les festivals de Marseille (FID) ou de Locarno, la foire d’Art Basel en Suisse, le Centre d’art La Criée (Rennes). À Paris le Jeu de Paume, la Fondation Ricard, la galerie Jousse Entreprise, la Grande Mosquée (Nuit Blanche) ou le Musée d’Art Moderne. À New York le MoMA, l’Anthology Film Archives, le Bronx Park, le Tiergarten à Berlin (HKW / Les Rencontres Internationales) et les ruelles de Venise, bientôt.

Ariane Michel

Suite à sa résidence sur Tara, Ariane a réalisé deux films:

Œuvre d'Ariane Michel : Eau calme
Eau calme – © Ariane Michel

Les deux sont des objets tournés sur le mode documentaire et montés comme des fictions et où la narration, ténue mais déterminante, tient aux rapports des images et des sons sans aucune parole ou presque.

Œuvre d'Arian Michel : 3 hommes de loin
3 hommes de loin – © Ariane Michel

Découvrez quelques-unes de ses réalisations inspirées par la vie à bord de Tara :

Les Hommes, 95 min, 2006

Aux confins d’une mer gelée, un bateau s’approche de la terre. Des silhouettes humaines en sortent, elles paraissent étranges. La glace, les pierres et les bêtes du Groënland assistent depuis leur monde immuable au passage de scientifiques venus un été pour les étudier.

Sur la Terre, 13 min, 2005

Sur une rive sauvage, dans un calme si absolu que l’eau ondule comme de l’huile, une respiration profonde s’élève. Hors du temps et du monde humain, le sommeil des morses est vieux comme la pierre, et se laisse à peine troubler par l’approche d’un intrus.

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